"Pentapartito", "penta-parti", c'est à dire "parti à cinq" après des années de silence cette chimère retenti dans les mots des dirigeants italiens.
Ce mot indique la coalition de partis qui permettra à la Démocratie Chrétienne des survivre au cours des années '80. Ce groupement fort hétérogène réunissait les démochrétiens, aux socialistes de Bettino Craxi, mais aussi aux libéraux, aux socialistes, aux républicains et aux sociaux-démocrate. Tout était permis pour rester au pouvoir.
Le premier ministre italien a évoqué ce fantomatique parti à cinq lors de sa campagne. Et cela n'est pas un hasard.
Le changement du système électoral qu'il a voulu et obtenu, représente un vrai pas dans ce sens. Le retour du système proportionnel devrait favoriser plus que jamais la fragmentation du système politique italien et un retour au fameux parti à cinqu, sommet du transformisme politique.
Reste une question: pourquoi Berlusconi a voulu signer la mise à mort du système majoritaire, si on pense que dans le passé il a construit ses victoires autour du bipartitisme. Cela ne représente pas peut être un véritable hara-kiri politique? Il risque ainsi de restituer l'Italie au chaos des jeux des partis
Le choix berlusconien de revenir aux proportionnel peut s'expliquer entre autre pour deux raisons:
-Devant les sondages qui n'arrêtaient pas de donner le centre gauche gagnant, ils ont tenté le tout pour le tout pour empêcher sa victoire. Ils ont ainsi préférée introduire un système électoral qui "précarise" la vie de futurs gouvernements et rende plus difficile une victoire nette de l'un des deux camps. Ce choix naît de l'expérience de '96 ou' le centre gauche gagna grâce au système majoritaire, tout en obtenant un nombre de votes total inférieur à celui du centre droite. Comment dire: "Mieux vaut un pays instable que un pays gouverné par l'opposition".
-Les pressions des demochrétiens de l'UDC ont étés fondamentales. Les petits partis semblent préférer de loin l'introduction d'un système proportionnel avec un barrage très réduits à un majoritaire sec qui les a contraint à se plier à la loi des coalitions. Il devraient ainsi retrouver leur rôle de protagonistes et deployer tout leur "puissance".
Lors des années '90 le passage au majoritaire fut vécue comme une véritable révolution dont la volonté était d'en finir avec les jeux de petits partis et des alliances. Or, si le petits partis ont continué a jouer un rôle important dans le système, parfois déstabilisateur (pensons à la chute du gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi en '98), il faut reconnaître que lors de ces 10 dernières années l'Italie a connu une certaine stabilité du point de vue gouvernementale.
Rappelons au lecteur que, avant '96, la durée moyenne d'un gouvernement italien était de 10 mois (on parlait à l ‘époque de gouvernements «balnéaires»). Au delà de son bilan, force est de constater que le gouvernement Berlusconi a eu un mérite: il est le premier de l'histoire italienne qui a duré pendant toute une législature. Le retour au proportionnel, ou du moins de ce type de proportionnel, risque bien de rompre brutalement avec cette tendance stabilisatrice.
A' un tel point que il est légitime de se demander si le choix de Berlusconi changer de système electoral ne démeure pas d'un choix kamikaze. Il semble ainsi signer lui meme la fin de sa vie politique.
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